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Terrarium & Vivarium de Kerdanet - Chatelaudren Plouagat - 22170 - FRANCE

HISTORIQUE

24 Novembre 2015 , Rédigé par Le serpentologue............. Publié dans #Historique

HISTORIQUE
HISTORIQUE

Le créateur du « Terrarium de Kerdanet », est avant tout un naturaliste de naissance, "mordu" de serpents lors de sa plus tendre enfance sur le nord Finistère, lorsqu’il se pique de redorer le blason de ces sinueux spécimens, le résultat est admirable.

Sur la commune de Plouagat - 22170, le lieu dit «Kerdanet» est devenu une petite jungle égarée dans le bocage Breton, là ou l’association (1989) « le Terrarium de Kerdanet » fait partager au public l’amour que ses propriétaires vouent aux ophidiens(1). Formidable outil pédagogique, le lieu est également connu des chercheurs et des conservateurs de musées. Certains y ont fait leur début.

Hirsute et bourru, les mains calleuses portant les stigmates de quelques baisers de vipères ou crotales, Pierre est un passionné de reptiles et de batraciens. Retraité de la police nationale, il pratique l’herpétologie(2) depuis très très longtemps « A dix ans, j’ai fait ma première petite fosse à vipères » raconte-t-il, un sourire au coin des lèvres. Aujourd’hui, la fosse actuelle est une excavation de la taille d’une grande piscine, au décor naturel fait de roches, de souches creuses et d’épaisses touffes de carex.

« En 1979, ma femme et moi avons, créé les premières structures du terrarium sans y penser. Petit clin d’œil, aidé par un collègue. Ce 1er terrarium, Nous l’avons d’abord fait pour nous, et ce n’est que dix ans plus tard en 1989, que nous avons décidé de partager notre passion avec le public » explique-t-il, ceci, en créant une association avec des amis, association à but pédagogique, éducatif et culturel. Ils n’en retirent aucun salaire depuis cette création, bien au contraire toutes les constructions vivariums et terrariums ont été montés à leurs frais et avec l’aide de leurs trois enfants et de plus, exerçant depuis en continuant bénévolement l’entretien du parc et du vivarium, sans en retirer le moindre loyer à l'association, ceci avec son épouse aussi passionnée.

Les économies personnelles ont souvent été sollicitées pour les travaux d’aménagement : « Cent cinquante mille francs sur trois ans pour les premières salles du vivarium » s’exclame Pierre , « cinq mille visiteurs par an, cela couvre à peine les factures d’électricité et de nourriture pour les animaux ! ». Heureusement, le « Crocodile Dundee » est aussi un « Mac Gyver », et son terrarium est un hymne au système D. « Quelques briques, un peu de ciment, une pompe que j’ai récupérée, et le tour est joué… » Fameux tour en vérité : cascades et fontaines artificielles serpentant sur le parcours en extérieur, et dans le vivarium des sérigraphies qu'il a peintes lui même représentant des paysages de forêts tropicales dessinés aux murs par pure imagination par le maître des lieux, des filets anti-oiseaux prédateurs protégeant les fosses en extérieur…

Mais ce qui fait la force et l’originalité de ce terrarium, c’est la démarche pédagogique qui l’accompagne. A l’entrée, une pancarte explique l’optique du lieu : « Observer pour comprendre, comprendre pour aimer, aimer pour protéger ». Le responsable précise : « Nous entendons très souvent des absurdités à propos des serpents et nous prenons le temps de parler aux gens afin de briser certaines croyances». C’est un énorme travail la réhabilitation de ces animaux. Une approche progressive, permet aux visiteurs d’apercevoir les reptiles de loin dans un premier temps, puis de se rapprocher insensiblement de l’objet de leur crainte. A la fin de la visite, plus d’un apeuré se laisse aller à tendre une main pour caresser timidement la peau douce d’un boa, d’un python ou d’une couleuvre…Parfois même d’un petit crocodile.

Incontournable personnage

Des étudiants ou futurs chercheurs, eux aussi profitent de la présence du terrarium : « En effectuant un stage ici, les jeunes acquièrent une réelle expérience…» explique le naturaliste, »…rien ne remplace le contact direct avec l’animal…!». Outre dans les laboratoires, Pierre est également connu dans de nombreux musées ou autres vivariums avec lesquels il échange parfois des animaux, et même s’il dément sa notoriété, il est devenu un personnage incontournable dans le monde de l’herpétologie ayant reproduit pour la 1ère fois en France en 2008 le petit crocodile à front large (Osteolaemus tetraspis) et il a créé en 2003, avec quelques collègues herpétologistes, la première et unique Banque des Sérums Antivenimeux nationale.(BSA) ( http://www.banque-antivenins.fr )

Quand le virus passe ! Depuis septembre 2012, leur fille Katell, Master en écologie et capacitaire, gère totalement l’entretien des animaux, elle exerce en tant que professionnelle, aidée par ses parents et ce durant les vacances scolaires aidée aussi par des jeunes bénévoles passionnés et assidus.

Concernant nos bénévoles, l’un d’entre eux, Olivier, est devenu chercheur au CNRS, une autre ,Violette, est chercheur à l’INRA, et récemment un autre jeune, Antoine, après 7 années de bénévolat et de périodes comme salarié au sein du Terrarium, vient de trouver son 1er emploi de médiateur scientifique au sein d’une grosse structure de présentation de crocodiles.

Novembre 2015 voit de nouveau le succès dans le record de la reproduction de ce crocodile à front large, 9 y ont vu le jour !

19 juillet 2016 voit notre record en nombre d’œufs augmenter = 20 œufs pour cette espèce est vraiment le Record !

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* Ophidien : Du grec ancien, ophidion (« petit serpent »), diminutif de, óphis (« serpent »), avec le suffixe -ien..

* Herpéto dérivé du latin herpes, d'une racine grecque ἕρπω (« ramper »), de Herpéton, animal rampant, reptile.

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